Sous-ensemble

installation, 2015

Installation interactive – capteurs infrarouges, coques acier, pieds de micro, enceintes spériques, câbles midi et audio, amplificateurs, ordinateur et programme, métal, bois, tapid de danse noir, projecteurs, 2015.

Dans un espace semblable à un studio de musique déserté (pieds de micros, enceintes, câbles…), la présence des spectateurs fait apparaître le son d’un orchestre symphonique qui s’accorde, instrument par instrument. L’accordage ne s’arrête jamais : l’orchestre peut parfois se reconstituer lorsqu’un groupe est présent mais le son demeure en suspens, naissant et disparaissant au gré du comportement des spectateurs.

Dans cette relation en miroir entre les visiteurs et les musiciens absents, on expérimente l’apparition d’un moment collectif, à travers l’archétype qu’en constitue un orchestre. D’autres visiteurs pourraient entrer, la musique pourrait commencer, mais elle reste au seuil. Le collectif demeure « en formation ».

Photographies d’exposition, festival Ososphère, Opéra de Strasbourg, 2017 :

Avec la collaboration de l’Orchestre national de Lille. Ingénierie, son et collaboration artistique : Jean-Baptiste Droulers. Programmation informatique : Mathieu Chamagne. Dispositif de captation : Alexandre Saunier. Tournage trailer : Emmanuel Simiand. Production : Bipolar / Mathieu Argaud. Production déléguée : SMartFr / illusion & macadam. Coproduction : Lille3000 / Festival Renaissance, Orchestre National de Lille, Pictanovo. Avec le soutien du DICRéAM (Ministère de la Culture et de la Communication / CNC) et du Fresnoy – Studio National des arts contemporains. Photographie orchestre © Ugo Ponte 2015

Noli me tangere

installation, 2013

installation, 2013

Un mur de hauts-parleurs et un microphone génèrent un larsen massif et saturé, au fur et à mesure que les visiteurs s’en approchent, passant progressivement d’une masse vibratoire d’infrabasses vers des fréquences plus aigües.

Comme un organisme vivant, le dispositif répond au moindre déplacement des visiteurs par une intense réaction sonore ; le comportement du spectateur devient la source même de ce qui le repousse.

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Dépli

Installation, 2013

Installation, 2013
En dialogue avec le film Last Room de Pierre Carniaux

À partir du même tournage au Japon, le réalisateur Pierre Carniaux et Thierry Fournier ont créé le film Last Room et la pièce interactive sur iPad Dépli : un dialogue entre cinéma et arts plastiques qui propose une expérience inédite.

Tourné au Japon par Pierre Carniaux, le film Last Room est une fiction et un documentaire. Les occupants de love hotels et d’hôtels capsules se racontent à travers des histoires à la fois intimes et rêveuses, entremêlées de voyages à travers les paysages de l’archipel… Bientôt, ces récits personnels résonnent avec une histoire collective : celle de Gunkanjima, île fantôme à l’abandon au large de Nagasaki, puis avec celle du Japon tout entier.

Dépli propose une expérience de navigation sensible à travers le film Last Room. Un cinéma « jouable » où le spectateur peut recréer une infinité de parcours dans le film en choisissant et en mélangeant les plans, leur sens, leur vitesse… Jouée sur iPad seul, avec un écran, dans une salle de cinéma ou une exposition, Dépli propose l’expérience inédite de réécrire un film par le toucher.

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Publications et prix

Shellac et Pandore Édition ont édité un coffret spécial trilingue Last Room / Dépli comprenant à la fois l’application iPad de Dépli, le DVD de Last Room et une publication réunissant des textes critiques de Philippe Avril, Nicolas Feodoroff, Jean-Pierre Rehm, Anne-Lou Vicente, Pierre Carniaux et Thierry Fournier.

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Last Room / Dépli a été sélectionné pour le festival Hors-Pistes (Centre Pompidou 2013), le ZKM App Art Award en 2013 et a obtenu le prix spécial du jury au Festival du Nouveau Cinéma de Montréal en 2013. Voir également le numéro spécial de la revue Archée consacré au projet.

Développement informatique : Olivier Guillerminet et Jonathan Tanant. Production : Lux scène nationale de Valence – Pandore – DICRéAM – Scène nationale d’Evreux Louviers

Open Source

installation, 2008 – 2011

Installation interactive, 2008
Bassin, pupitre tactile, dispositif vidéo et informatique, diffusion sonore, dimensions 700 x 400 x 450 cm

L’installation Open Source est composée d’un bassin en forme d’ellipse, devant lequel se trouve un pupitre qui permet aux visiteurs de dessiner directement avec la main. Dès qu’un dessin est terminé, il apparaît à la surface du bassin et dérive avec les autres, pouvant être à son tour touché et déplacé par les visiteurs présents autour du bassin. Une surface d’eau devient un espace de temporalités et de relations, chargé de projections irréversibles et éphémères.

Photographies d’exposition – Exposition universelle de Zaragoza, Espagne, 2008

Photographies d’exposition – Lux Scène nationale de Valence, 2009

Fenêtre augmentée

cycle d’expositions, 2011-2015

Cycle d’expositions collectives et installations in situ, 2011-2015 et 2019
Commissariat d’exposition Thierry Fournier
Voir également : The Watchers

Le projet Fenêtre augmentée propose une fenêtre sur un paysage comme dispositif d’exposition collective. Une caméra filme en direct un point de vue sur un paysage choisi. Les artistes invités proposent des pièces prenant cette vue pour point de départ : vidéos, œuvres interactives, dessins… Les œuvres sont ensuite positionnées sur la vidéo du paysage, diffusée en direct sur un écran tactile. Le paysage constitue donc à la fois le point de départ et l’espace d’exposition des œuvres. La démarche du projet réside simultanément dans son protocole de travail avec un site, des artistes et un dispositif spécifique, ainsi que dans l’installation qui constitue l’exposition.

Fenêtre augmentée est une série, chaque paysage ayant donné lieu à de nouvelles invitations et créations. Six expositions ont eu lieu : Centre Pompidou (Paris) en 2011 ; Fort Lagarde / Prats de Mollo en 2012 ; Friche La Belle de Mai (Marseille) en 2013, Château royal de Collioure en 2014 et La Panacée (Montpellier) en mars 2015. Enfin, les œuvres de Fenêtre augmentée Collioure ont été remises en jeu à Tokyo en 2019, avec l’exposition The Watchers – mais avec un dispositif par œuvre, au lieu d’un seul pour toutes.

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Artistes et auteurs

L’objectif du projet a d’emblée été d’inviter simultanément des auteurs (philosophes, critiques, chercheurs) et des artistes. Depuis 2011, 22 artistes et auteurs ont créé des œuvres dans le cadre de ce projet : Christelle Bakhache et Clément Feger (chercheurs en sciences sociales), David Beytelmann (historien et philosophe), Christine Breton (conservatrice du patrimoine), Pierre Carniaux (réalisateur), Jean Cristofol (philosophe), Céline Flécheux (philosophe et historienne de l’art), Benjamin Laurent Aman, Ivan Argote, Marie-Julie Bourgeois, Grégory Chatonsky, Juliette Fontaine, Thierry Fournier, Simon Hitziger, Marie Husson, Tomek Jarolim, Luce Moreau, Marine Pagès, François Parra, Jean-François Robardet, Marcos Serrano et Antoine Schmitt (artistes). Ces derniers présentent des pratiques extrêmement diverses (œuvres numériques, dessin, photographie, vidéo…) mais tous présentent au cœur de leur travail une adresse aux enjeux qui se tissent entre individu, espace et communauté. La co-présence de leurs démarches s’exerce dès les résidences : quelques jours partagés sur place qui ouvrent à une rencontre du lieu, des autres invités, de l’équipe du projet (aussi bien artistique que technique) et des interlocuteurs locaux du projet.

Il ne s’agit donc pas en premier lieu d’aborder le paysage – et avec lui la suprématie du regard que ce terme évoque – mais d’éprouver physiquement un territoire et ses situations.

Chacun propose ensuite non seulement une lecture et une interprétation de ce lieu à travers l’image de la fenêtre –  mais aussi son propre positionnement et le degré de distance qu’il choisira d’instaurer entre le spectateur, l’écran, le paysage et le territoire lui-même. La diversité des pratiques des artistes et auteurs accompagne concrètement ces choix : certaines œuvres travaillent strictement à la surface, d’autres dans une relation active avec le geste ou la position du spectateur, d’autres interrogent le support lui-même (écran – caméra) ou son positionnement vis-à-vis de l’espace, d’autres encore approchent le lieu à travers une démarche plus documentaire.

Édition sur tablettes

Depuis 2013, les expositions Fenêtre augmentée sont simultanément publiées sur iPad. Elles deviennent consultables à distance, leur paysage étant vu en streaming. Dans la version en installation (à laquelle la tablette ne se substitue pas), une tension est instaurée entre le paysage réel et l’écran, qui s’exerce selon des degrés divers en fontion des lieux : à Paris, l’écran était installé à l’endroit de la vue elle-même ; à Prats-de-Mollo, caméra et écran sont distants mais partagent le même environnement proche ; à Marseille, l’écran est réellement dissocié de la caméra et propose une vision à distance, qui convoque davantage une dimension de webcam.

La version sur tablettes accentue cette tension de par le temps réel de l’image ; elle la déploie et la renouvelle, en situation de mobilité. Le paysage qui constitue le support des œuvres est perçu à très grande distance mais en direct ; elles se retrouvent localisées selon une nouvelle modalité. La tablette introduit une dimension temporelle dans ce rapport de représentation entre caméra et écran, territoire et œuvres, spectateur et paysage. Elle propose, à distance, une réactualisation permanente de leurs enjeux.

Télécharger les éditions sur iPad : Fenêtre augmentée Collioure, Marseille et Fort Lagarde

Catalogue : Flatland

Flatland, catalogue du projet sur iPad, co-dirigé par Thierry Fournier et J. Emil Sennewald, éditions Pandore 2014.

Usual Suspects

installation, 2011

Installation, 2011
Caméra, ordinateur, projection ou écran LCD

Une caméra est braquée sur un espace public. Un programme analyse son image et cerne d’un rectangle rouge toute personne ou objet en mouvement. Extrêmement sensible, le système réagit à n’importe quelle activité : passants, oiseaux, variations de la lumière ou des feuilles, etc. L’hyper-sensibilité du dispositif et son manque de discernement lui confère un caractère subjectif ou robotique, à l’image d’un regard vigile qui ne cesserait de scruter – en vain – son environnement.

Limbo

installation, 2011

Installation interactive, 2010
Caméra, projecteur infrarouge, vidéoprojecteur, programme, dimensions variables

Limbo confronte les spectateurs à des formes spectrales qui sont générées par leur propre présence. Elles semblent répéter leurs mouvements, mais dans un autre espace et une autre temporalité. Floues et saturées, retardées et extrêmement lentes, ces ombres blanches semblent à la fois similaires aux humains et irréductiblement étrangères.

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Entrelacs

création vidéo interactive pour la scène, 2010

Création vidéo interactive
Spectacle de danse Entrelacs de Lionel Hoche, 2010

Entrelacs transpose les codes et les figures du fantastique dans le champ chorégraphique. Cinq danseurs interprètent la pièce, en dialogue avec une création vidéo interactive. Jouée au plateau, la musique est composée principalement de pièces contemporaines pour orgue. Une écriture de la dualité – spectres, disparitions, dédoublements – se déploie ainsi dans une étroite mise en relation des corps, de l’espace, de l’image et de la musique.

La relation entre le visible et l’invisible constitue le point de départ de la création vidéo interactive d’Entrelacs. Ses formes héritent notamment du cinéma fantastique, tout en déployant un travail plus large sur les ambiguités de la perception : apparitions, oscillations, glissements temporels, changement d’échelle, perte de consistance des corps… Ces phénomènes visuels sont générés par les mouvements des danseurs, qui sont analysés par caméras. Travaillés exclusivement en noir et blanc, utilisant les aspects organiques, ils créent un rapport étroit entre le geste, l’espace et la temporalité. Les danseurs deviennent tour à tour les instigateurs, les interlocuteurs ou les adversaires des phénomènes auxquels ils sont confrontés. L’interactivité de l’image devient ainsi le vecteur de relations multiples entre animé et inanimé, présent et passé, immanent et absent, vivant et mort, corps et espace.

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Point d’orgue

installation, 2009

installation, 2009

Dans la vitrine d’une galerie, une caméra filme la rue. Son image est projetée dans la salle, sur un écran derrière elle. Au repos, cette image n’est qu’un miroir de l’extérieur. Cependant, lorsqu’un visiteur pénètre dans la galerie, la vitesse de la vidéo et du son s’ajustent à la sienne propre, jusqu’à se geler entièrement s’il s’arrête ; si le visiteur se remet en mouvement, la vidéo déroule alors les évènements écoulés et se resynchronise progressivement avec l’extérieur. L’ensemble se déroule sous le regard des passants eux-mêmes pris dans l’image, et observateurs de ceux qui manipulent leur propre temporalité. A travers une expérience de « profondeur de temps » et l’illusion de pouvoir suspendre le cours du réel, s’instaure une boucle généralisée d’interaction collective.

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Point d’orgue a été créée en octobre 2009 dans le cadre d’une résidence à Kawenga (Montpellier).

Step to step

installation, 2008

Installation interactive, 2008
Vidéoprojection, Mac et programme, caméra IR, diffusion audio, socle bois

Face à la vidéo d’un cours de step donné par un coach, un socle blanc disposé dans la salle invite à en imiter les gestes. Cependant, dès qu’un visiteur pose un pied sur le socle, la vitesse de la vidéo se ralentit, jusqu’à se geler presque entièrement s’il y monte de tout son corps. Un bouclage s’instaure alors, dans la double contrainte d’une imitation impossible. L’action se transfère vers le spectateur, mis en œuvre sur son socle et en tout cas dans une perception aigüe de son corps et de sa propre temporalité.

Lire aussi à propos de Step to Step : Juliette Fontaine, L’Épreuve de l’espace, catalogue Step to Step, Luc Larmor (dir) Rennes, Presses de l’école des Beaux-Arts de Rennes, 2009

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Reanimation

création scénique interactive, Samuel Bianchini, Thierry Fournier, Sylvain Prunenec, 2008

Création scénique interactive pour danseur et spectateurs, 2008
Samuel Bianchini, Thierry Fournier, Sylvain Prunenec

Réanimation est à la fois une performance et une installation : un danseur et des spectateurs partagent le même dispositif. Une aire de jeu rectangulaire et sombre est divisée en deux par un écran sur lequel est projetée l’image d’un brouillard dense. De part et d’autre, danseur et spectateurs se font face. Le brouillard est opaque, mais la présence des spectateurs fait apparaître sur l’écran des silhouettes noires et mobiles qui permettent de voir à travers elles. Le danseur explore cet espace partagé et ces conditions de visibilité variables. Il entretient une relation étroite avec les spectateurs autant qu’avec la musique qui est générée en temps réel, par ses mouvements : confrontation active dans laquelle la performance est autant le fait des spectateurs que du danseur.

Captation vidéo, Espace Pasolini Théâtre international (Valenciennes), 2008 :

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Coproduction : École nationale supérieure d’art de Nancy (atelier de recherche et de création ElectroShop) / Alliance Artem, Espace Pasolini Théâtre international (Valenciennes). Avec le soutien de la Région Lorraine, du Groupe ICN et de SFR-Cegetel. Photographies Samuel Bianchini et Thierry Fournier.

Feedbackroom

installation interactive, 2007

Installation interactive – caméra et projecteur infrarouge, ordinateur et programme, vidéoprojection sonore, socle en bois, peinture blanche, dimensions variables, 2007

Coproduction Ecole nationale supérieure d’art de Nancy / Atelier de recherche et création Electroshop / Alliance Artem. Feedbackroom a donné lieu à la publication d’un DVD, édité en 2009 par les Éditions du Point d’exclamation et les Éditions du Parc / ENSA Nancy.

Un micro sur pied, au centre d’une salle obscure, réagit par des larsens hurlants et saturés à la présence et aux mouvements des visiteurs. Chaque geste ou déplacement module le son, instaurant à la fois une sensation accrue de son propre corps, et celle d’un organisme dangereux habitant l’espace. La salle est intégralement noire : seuls les corps qui la traversent sont accompagnés de leurs ombres en négatif, blanches, vibrantes et pixellisées, trace électronique du son qu’ils génèrent. Le dispositif évoque à la fois une « poursuite » de spectacle et un dispositif de surveillance et de conflit.

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The Life of Things

installation, 2006 – vidéo, 2009

Installation, 2006 / vidéo, 2009
Curatrice Susanne Wernsing

Créée à l’invitation du Technisches Museum Wien pour l’exposition permanente Alltag – Eine Gebrauchsanweisung (Quotidien – Mode d’emploi), l’installation The Life of Things (Das Leben der Dinge) présente les interviews de neuf personnes confrontées chacune à dix objets non répertoriés, dont l’histoire prête à controverse, et dont le musée ne savait que faire. Le spectateur explore une table du toucher pour révéler ces interviews. Au sein d’un musée des sciences exposant un catalogue raisonné d’objets et de pratiques, The Life of Things ouvre une interrogation sur les représentations collectives que provoquent les objets d’une collection en devenir, en même temps qu’elle révèle transversalement neuf portraits humains confrontés à la curiosité et à l’incertitude.

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Ce qui nous regarde

installation, Emmanuel Berriet et Thierry Fournier, 2005

Installation, 2005
Emmanuel Berriet et Thierry Fournier

L’installation Ce qui nous regarde propose un dispositif à travers lequel le public laisse des traces de son passage, interroge des mots et des images, et se voit questionné en retour. Face à un écran panoramique, la présence et le mouvement des spectateurs provoque l’apparition d’un très grand nombre de questions et de fragments de textes.

Par les textes et citations qu’ils font apparaître, et par la cohabitation qu’ils génèrent entre les éléments, ils commentent et interrogent douze vidéos faites d’images quotidiennes, de citations de films, d’écrivains, autour de la question du développement et des équilibres politiques. L’ensemble constitue un dispositif hybride entre projet de curatoriat, cinéma et installation interactive.

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Machine à histoires

installation sonore interactive, 2004

Installation sonore interactive, 2004
Design des objets du jardin : Zarko.
Paysage : Pascale Langrand et François Schelameur.

Le Jardin du Nombril du Monde est un projet collectif construit autour d’une mythologie fictive, qui désigne Pougne Hérisson (200 habitants, Deux-Sèvres) comme le « Nombril du Monde », lieu « d’où sont parties et où doivent revenir toutes les histoires ». Le dispositif de Machine Histoire est composé de plusieurs micros avec lesquels les visiteurs sont invités à déposer des histoires, et d’un ensemble de hauts-parleurs répartis dans l’ensemble du jardin qui diffusent en mouvement toutes les histoires précédemment déposées. Chaque visiteur constitue son propre parcours dans un paysage vocal et sonore auquel il a lui-même contribué. L’espace se construit et s’accumule au fil du temps : nourri, parcouru et interrogé par les visiteurs eux-mêmes.

Extrait d’une captation sonore :

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Electric Bodyland

installation sonore, 2003

Installation interactive – camera, ordinateur et programme, diffusion sonore, tapis de danse, 2003
Création en résidence au festival Synthèse 2003, Institut de Musique Electroacoustique de Bourges

Electric Bodyland est une installation musicale interactive. Chaque mouvement ou déplacement d’un visiteur produit une navigation à l’intérieur d’une pièce musicale électronique qui se compose, se mixe et se spatialise au gré des manifestations du corps.

Individuellement ou collectivement, les spectateurs explorent et jouent leur propre version d’une partition ouverte, dans une sculpture sonore qui se parcourt de l’intérieur.

L’Ombre d’un doute

installation, 2003

installation, 2003

L’installation L’ombre d’un doute constitue un « espace de controverses » : un ensemble de points de vue sur la science, la politique et les médias, mis en confrontation par la présence et les parcours des visiteurs. Le dispositif est constitué par une paroi circulaire sur laquelle sont projetées un grand nombre de phrases, et devant laquelle se déplacent les visiteurs. Ceux-ci apparaissent au mur sous la forme de « fantômes » blancs, qui font apparaître des séquences vidéos : 17 interviews de personnalités ou d’anonymes, une série d’achives TV, et un ensemble de lectures de textes par des comédiens autour des relations entre politique, science et médias. Chacun est confronté à deux formes simultanées de collectivité : celle qui se dessine à travers le contenu des séquences, et celle qui se construit en temps réel dans l’espace même de l’oeuvre.

Interviewés : activistes et membres d’associations (François Desriaux, Christophe Gérard, Anne-Laure Morin, Christophe Noisette), philosophes et sociologues (Marc Augé, Bernard-Marie Dupont, François Ewald, Pierre Lascoumes, Isabelle Stengers), un fermier (Hervé Touraquet), fonctionnaires et personnalités politiques (Bernard Bachelier, Alain Claëys, Martin Hirsch), chercheurs (Olivier Godard, Pierre-Henri Gouyon, Guy Riba, Jacques Testart). 

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Extraits des textes : Giorgio Agamben (Moyens sans fins), Gilles Châtelet (Vivre et penser comme des porcs), Gilles Deleuze et Félix Guattari (Qu’est-ce que la philosophie ?), Georges Didi-Huberman (Ce que nous voyons, ce qui nous regarde), Bernard Kourilsky et Geneviève Viney (Rapport au premier ministre sur le principe de précaution), Bruno Latour (Du principe de précaution au principe de bon gouvernement), Maurice Merleau-Ponty (L’oeil et l’esprit), Francis Ponge (Le Parti pris des choses), Armand Robin (La Fausse Parole), Clément Rosset (Principes de sagesse et de folie), Isabelle Stengers (Sciences et pouvoirs – la démocratie face à la technoscience), Paul Watzlawick (La Réalité de la réalité : confusion, désinformation, communication), Ludwig Wittgenstein (De la certitude).

Photographies Patrick Ageneau 2003.

Le Trésor des Nibelungen

installation interactive, avec O. Auber & E. Berriet, 2000

Installation interactive, 2000
Olivier Auber, Emmanuel Berriet, Thierry Fournier
Interprètes : Armelle Orieux (soprano), Laura Gordiani (alto), Jean-François Chiama (ténor), Eric Guillermin (basse).

L’installation interactive Le Trésor des Nibelungen est un des tous premiers exemples d’œuvres reposant intégralement sur l’expérience d’un espace virtuel. Elle a été conçue autour de la Chanson du Nibelungen (XXIIe s.) et du mythe auquel elle a donné naissance, qui constitue un monument invisible de l’histoire allemande et notamment de la ville de Worms où il se déroule. Conçue et réalisée par Olivier Auber, Emmanuel Mâa Berriet et Thierry Fournier, elle faisait partie intégrante du Musée du Nibelungen de Worms en Allemagne (conçu par Olivier Auber et Bernd Hoge) dont elle concluait la visite, et où elle a été exposée de manière permanente entre 2000 et 2008. 

L’installation postule que le trésor des Nibelungen, au-delà de son hypothétique existence matérielle, est plus certainement composé par l’ensemble des représentations auxquelles il a donné lieu pendant l’Histoire : de la littérature à la peinture en passant par la Tétralogie de Wagner. Les visiteurs voient la ville de Worms d’en dessous, comme si le sol était devenu transparent. Cet espace ouvert sous la terre est habité par l’ensemble des images suscitées par la légende et par une représentation des trois talismans principaux du trésor : l’anneau, l’épée et le sceptre – qui renvoient à la tripartition symbolique classique mise en évidence par Georges Dumézil.

L’espace virtuel se déploie par une projection à 360° autour des spectateurs, qui naviguent dans cet espace par l’intermédiaire d’une interface individuelle située au centre de la salle. L’ensemble des images, des sons et des musiques sont dotés de comportements qui réagissent en temps réel à la navigation du spectateur. C’est notamment le cas de la musique créée pour quatre solistes (soprano, alto, ténor, basse), électronique et programme temps réel, dont l’ensemble de la composition se crée intégralement en direct au fil des parcours dans l’espace. Intégralement processuel, le dispositif compose aussi bien l’électronique et la spatialisation des sons que les partitions vocales, à partir de micro-fragments enregistrés avec les musiciens.

À travers ce parcours dans l’espace qui appelle ainsi à un geste instrumental de la part du visiteur, se construit une expérience temporelle et individuelle de circulation continue dans le temps, l’écriture, les images et la musique – et par là même une remise en jeu et en perspective de ces représentations.

Extraits de captations musicales :






Captation vidéo (dispositif à un seul écran, 2002)

Photographies d’exposition (Musée des Nibelungen, Worms, 2000) et screenshots

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Photographies © Oivier Auber, Emmanuel Mâa Beriet & Thierry Fournier, 2000